Le lien entre traumatisme psychologique et vulvodynie est de plus en plus documenté dans la littérature scientifique et les témoignages des personnes concernées. Les recherches montrent que des événements traumatiques, comme des abus physiques ou sexuels, peuvent entraîner des troubles somatiques (= dans le corps), y compris des douleurs chroniques dans la région pelvienne, notamment la vulvodynie. Ces douleurs sont souvent considérées comme une forme de somatisation, où le stress ou le traumatisme psychologique se manifeste par des symptômes physiques. Les douleurs sont également renforcées en cas de dépression ou d'anxiété.
Quel est le lien entre traumatisme et vulvodynie? Que se passe-t-il exactement dans le corps ?
Le système nerveux central est hyperactif, hypersensible
Le traumatisme peut entraîner une hypervigilance générale et une sensibilisation accrue du système nerveux, en particulier dans les régions responsables de la douleur. Des études ont montré que l’amygdale, une structure nichée dans le cerveau et impliquée dans les réponses au stress, est souvent hyperactive chez les personnes ayant subi des traumatismes. Cette hyperactivité peut amplifier la perception de la douleur, même en l'absence de stimuli physiques objectifs. Ainsi la personne surréagit à tout, tout le temps. Le sommeil n'est d'ailleurs jamais réparateur.
L'inflammation chronique, cette amie qui vous veut du mal
Le stress post-traumatique peut déclencher une inflammation chronique, qui est connue pour aggraver les symptômes de la vulvodynie. Les cytokines pro-inflammatoires, libérées en réponse au stress, peuvent contribuer à la douleur persistante. Chez certaines personnes, cela se traduira par des douleurs a la vulve, d'autres auront des douleurs au dos, aux articulations. D'autres développeront des maladies auto-immunes comme le lupus, la spondylarthrite ankylosante, les troubles de la thyroïde comme Basedow ou Hashimoto.
Les intestins sont parcourus de ganglions qui sont une réserve de défenses immunitaires, ainsi que de fibres nerveuses qui permettent un dialogue intestin-cerveau et cerveau-intestin. Il n'est pas rare que des troubles de la digestion apparaissent, avec des signes évoquant un syndrome de l'intestin irritable ou encore la rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn. Tous ces états, bénins ou graves, partagent une réaction inflammatoire importante.
Etat de stress post-traumatique et douleurs pelviennes
Des études indiquent que les femmes ayant vécu un traumatisme sexuel ou un stress post-traumatique présentent un risque plus élevé de développer des douleurs pelviennes chroniques, incluant la vulvodynie. Ces douleurs pourraient résulter d’une combinaison de souvenirs traumatiques réactivés et d’une hypersensibilité des nerfs vulvaires.
Est ce donc une fatalité ?
Sur les forums, nous trouvons de nombreux témoignages qui confirment l'expérience traumatique. Pour autant, de l'aide professionnelle existe et il y a de l'espoir pour trouver un soulagement durable.
Une femme explique que ses douleurs vulvaires ont commencé après une agression sexuelle. Malgré l’absence d’infection ou de cause physique, elle ressentait des brûlures intenses et des démangeaisons. Avec un travail thérapeutique combinant psychothérapie, EMDR et exercices de relaxation périnéale, ses symptômes ont diminué.
Une autre femme raconte sur Reddit qu’après un divorce traumatisant, elle a développé une vulvodynie. Les séances de thérapie cognitive et l’introduction de routines anti-stress, comme le yoga, ont aidé à réduire ses douleurs.
Les patientes ayant un historique de traumatisme bénéficient souvent d’une approche multidisciplinaire :
Thérapies psychologiques : EMDR (désensibilisation et reprogrammation par mouvements oculaires) ou thérapie somatique pour traiter les souvenirs traumatiques.
Techniques corporelles : Travail du périnée et exercices de relaxation pour relâcher les tensions musculaires associées.
Médicaments : Dans certains cas, les antidépresseurs ou anxiolytiques peuvent aider à réguler les réponses émotionnelles et physiques liées au traumatisme.
Remèdes naturels et mesures d'hygiène de vie : suite au prochain article !
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